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L’importance de valider sa propre souffrance

Lorsque nous étions petits, nous avons pu avoir des injonctions, des baffes pour nous remettre dans le droit chemin, ou autre comportements des adultes que nous avons perçu chacun avec nos filtres. Certains en ont rit, d’autres ne s’en sont pas soucié, d’autres encore, se sont conformés pour être aimés…

Je suis de ceux qui se sont conformés et aujourd’hui encore, l’adulte que je suis va, par moment, suivant mes épisodes de vie, valider, légitimer, la souffrance de la petite fille en moi.

J’ai longtemps souhaité que ma souffrance soit entendue de ma famille et ça peut m’arriver encore mais peut-être que ça les renvoie à leur propre souffrance et c’est souvent balayé d’un revers de main.

Aujourd’hui, je sais que la seule personne qui peut légitimer cette souffrance, c’est moi. Ce n’est pas toujours aisé car mon fonctionnement interne est complexe.

Je perçois que j’ai voulu hurler à l’injustice bien souvent enfant mais il fallait être « sage » pour faire la fierté de mes parents (dans ma perception) alors j’ai suivi et je me suis tue… et je me suis tuée à l’intérieur ! Toute cette colère, cette haine non exprimée à l’extérieur, s’est retournée contre moi et mon tyran, bourreau intérieur est né ! Je voulais tellement être aimée…

Cette souffrance, non entendue, non écoutée, m’a fait agir au fur et à mesure des âges contre moi. Je n’ai donc pas écoutée ce qui m’animait. Je n’ai absolument pas fait d’études dans ce qui m’intéressait et j’ai donc fait un métier selon ces études. J’ai vécu des expériences sentimentales désastreuses. J’ai été dépressive… Durant toutes ces années, j’étais restée l’enfant en souffrance que personne n’écoutait dans SA vérité. Et mon tyran/bourreau intérieur s’est fait une joie de prendre une place de choix !

Il a encore une sacrée place ! Il arrive d’ailleurs en première ligne quand il s’agit de me détruire ! Avant, je le croyais, je m’identifiais. Maintenant, je m’identifie encore au début, puis je prends de la distance et le laisse parler (alors j’écris ce qu’il dit pour ne pas garder ça en moi). Puis je pleure (bah oui, ça fait mal au cœur quand même…) et je ressens dans mon corps. Enfin, j’écoute la souffrance de la petite fille en moi, sans jugement, je la légitime car c’est la sienne. Il n’y a rien à remettre en cause, c’est son vécu, sa vérité… J’accueille tout simplement.

Cette traversée intérieure me permet un apaisement, une autre vision, un nouveau « prendre soin de moi », une autre ouverture en moi, un autre espace…

Et ça me permet de me rappeler que ce qui était mon refuge enfant, était cette balançoire que j’ai tant réclamé à mes parents ! Je me sentais heureuse, libre et légère… J’étais moi…