J’ignore ce qui se passe en chacun de nous mais ce qui est sûr, c’est que nous avons tous un monde intérieur à explorer. Nous avons tous différentes parts en nous qui s’expriment en fonction de ce que nous vivons. Certes, il y a les émotions dont nous parlons beaucoup depuis plusieurs années mais c’est sans compter sur les autres parts en nous.
Bien sûr, tout un tas de livres, de professionnels nous aident à les décrypter, à les nommer mais je me pose la question de savoir si certaines de nos parts aujourd’hui ne sont pas nommées d’avance sans avoir vraiment la tête qu’on leur donne. C’est-à-dire, est-ce que le saboteur sabote bien, est-ce bien ainsi que vous le nommeriez si on ne lui avait pas donné de définition ? Est-ce que l’imposteur nous fait bien douter de nos compétences ou est-ce que pour vous ce n’est qu’une forme ou une couleur ? Est-ce que finalement, chacun n’aurait pas en lui tout plein de parts qu’il pourrait nommer avec ses mots sans s’identifier à des concepts ?
Pourquoi n’apprend-on pas aux gens à visiter leur monde intérieur ? Pourquoi nous contentons-nous de nommer ? Pourquoi rester dans des concepts pour accompagner les personnes en difficulté ?
Quand je vais au fond de moi, parfois dans les méandres, il n’y a pas de mots, il n’y a que la sensation, les formes, les couleurs et quelques parts seulement que je nomme (et encore loin des concepts car par exemple, j’ai un « HULK » en moi qui dégomme toutes les parts peu sympathiques, dont je n’ai plus besoin). C’est dans le corps que ça se passe, dans le ressenti. Est-ce que ça bouge de place ? Est-ce que c’est gluant, dur comme de la pierre ? Est-ce que ça a une couleur ? Est-ce que ça a une forme ? Etc.
Pour moi, c’est cela qui est essentiel, c’est cela qu’il est important de traverser car l’analyse, avec uniquement la tête, ne va pas en profondeur et ne permet pas de se libérer complètement. Le corps est le vecteur par lequel passe tout ce que nous vivons, il garde tout en mémoire, même l’intensité du vécu et surtout il ne ment pas (pas comme la tête qui aime nous raconter des histoires ou des souvenirs erronés…). C’est en traversant dans le corps, dans notre intériorité que l’intégration se fait et donc les prises de conscience.
Il n’est pas nécessaire de s’intérioriser parce que la vie nous permet de vivre en direct live tout cela. Il est possible de vivre cela avec les yeux bien ouverts, il est possible de ressentir directement dans le corps l’effet que nous fait l’expérience que nous vivons à l’instant même ! Ça peut faire mal, être parfois très douloureux. Tout comme, nous vivons aussi des moments joyeux et nous le ressentons aussi dans notre corps (mais souvent là, on n’y fait peu attention car nous aimons ressentir cela).
Certaines expériences nous traversent de part en part tellement la douleur est grande, d’autres nous font nous sentir bien car le moment est parfait, d’autres encore génèrent chez nous beaucoup de pleurs, etc. Et se permettre de ressentir tout cela, de laisser cette sensation nous traverser est libérateur et guérisseur.
Merci de m’avoir lue.
Fanny
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